Les 5 expos à ne pas rater en juin 2022 !
par Ingrid Luquet-Gad
Art total contre extinction totale
C’est une manière de prendre l’écologie et la décroissance à rebours,
et de l’ancrer dans une provocation proche des stratégies des
avant-gardes : pour sauver la planète et ses habitant·es, tout autant
qu’aiguillonner la capacité de changement engourdie par la paralysie
catastrophiste, l’Église de l’Euthanasie milite depuis 1992. Son
commandement ? “Tu ne procréeras point.” Ses quatre piliers ? Suicide, avortement, cannibalisme et sodomie.
Aux États-Unis, le succès de l’opération d’infiltration des médias de
masse, par les talk-shows ou la rue, par la distribution de stickers et
autres tee-shirts, aura été tel qu’on oublie parfois sa fondatrice,
Chris Korda – l’effacement étant entièrement délibéré. Il n’empêche, la
militante écologiste et transgenre est également une artiste
protéiforme, musicienne à succès depuis les années 1990, avec à son
actif des sorties sur International Deejay Gigolo Records ou plus
récemment, Perlon ou Mental Groove Records.
Que l’on rajoute à cela son travail de codeuse adepte d’un web libre,
et l’on obtient alors un corpus parcourant autant qu’il l’infuse
l’histoire de la contre-culture du siècle. Au Confort moderne à
Poitiers, sa rétrospective est assurée par les commissaires d’exposition
du run-space Goswell Road à Paris, qui furent les premiers à la
présenter à Paris. Y seront également présentés des tableaux et des
sculptures cinétiques inédites, assemblés en une ode totale et augmentée
à la création, soit une énergie, une autre, quant à inépuisable et
non-extractiviste – à condition d’être (r)éveillé·e.
The (Wo)man of the Future. Chris Korda, une rétrospective, du 10 juin au 28 août au Confort moderne à Paris.
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