Nos 10 expos préférées de 2022
par Ingrid Luquet-Gad
Des autodidactes célébré·es, une artiste totale, un photographe au plus près des luttes…
1 L’Énigme autodidacte, musée d’Art moderne et contemporain (MAMC+) de Saint-Étienne
Si l’époque est à la remise en cause des structures héritées, alors
l’exposition organisée par la curatrice Charlotte Laubard est celle
qu’il faut à l’époque. Soit un panorama des créateur·trices ayant appris
seul·es, des années 1950 à nos jours, de Maurizio Cattelan à
Seydou Keïta, de Sophie Calle à Carol Rama.
2 The (Wo)man of the Future, une rétrospective de Chris Korda, Le Confort Moderne, Poitiers
Associé au lieu d’exposition et de publication indépendant Goswell Road à
Paris, Le Confort Moderne exposait trente années d’action
directe, de la rue à l’industrie musicale, de la télévision aux
T-shirts, de l’artiste totale Chris Korda, militante écologiste
embrassant l’autodétermination sexuelle, politique et
technologique.
3 L’Écart absolu de Toyen, musée d’Art moderne (MAM), Paris
Toyen (1902-1980), tchèque puis parisienne, artiste majeure du
surréalisme, femme libre, revendiquant un érotisme subversif contre les
horreurs de la guerre tout autant qu’une expression délestée des genres,
illuminait le printemps de son imaginaire débridé, dégenré et
antispéciste.
4 Pour la vie de Bruno Serralongue, Frac Île-de-France Le Plateau, Paris
Il est l’un des rares à pratiquer avec autant d’acuité la spatialisation
de la photographie. Bruno Serralongue mène, depuis les
années 1990, un travail au long cours au plus près des luttes
sociales et politiques. Des Zapatistes du Chiapas aux migrants à Calais,
il interroge le pouvoir de l’image débarrassée de la fabrication
médiatique du réel.
5 Cautère de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Frac Corsica, Corte
La première exposition monographique des cinéastes Caroline Poggi et
Jonathan Vinel était un geste horizontal et collectif :
le manifeste d’une génération, entre révolte et mélancolie. Autour
de trois de ses vidéos, le duo a convié des artistes faisant front
commun avec lui : de Claire Fontaine à David Rappeneau, d’Emma
Stern à Jason Dodge.
6 / Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander, Centre Pompidou, Paris
Transdisciplinaire et encyclopédique, la fresque proposait une première
vue d’ensemble sur l’art et la culture de la Nouvelle Objectivité en
Allemagne. Avec, comme fil directeur, la série des Hommes du XXe siècle
du photographe August Sander, portrait d’une société en pleine
réinvention effervescente des modèles sociaux, politiques et de genre.
7 Les Volontaires,pigments-médicaments d’Anne Le Troter, Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, Paris
Anne Le Troter s’est fait connaître par son exploration des
mécanismes du langage, à travers le son, l’écriture et l’installation.
Son exposition fiction explore ici l’avant-garde parisienne des
années 1920 à 1970 à travers le prisme de l’accès précaire à la
santé pour les travailleur·euses culturel·les d’hier et d’aujourd’hui.
8 Industry City de Dena Yago, galerie High Art, Paris
L’artiste, théoricienne et consultante en tendances Dena Yago n’a
pas son pareil pour faire tomber les masques du capitalisme
créatif. Mêlant texte et image au sein de ses installations, elle se
plongeait dans ce nouveau volet sur l’esthétique craft et DIY de la
réhabilitation urbaine postindustrielle.
9 Permanent Presents de Nathaniel Mellors, Frac Bretagne, Rennes
Depuis 2012, le Britannique décline une série de films drolatiques,
absurdes et érudits à la fois autour de la figure de l’humain
de Néandertal. Cet éternel “autre”, jugé primitif, bas du front, tel
que caricaturé par les industries culturelles, tel que propulsé au sein
de notre monde extractiviste.
10 Blind Ambition d’Hassan Khan, Centre Pompidou, Paris
Déployant la pratique de l’artiste anglo-égyptien, de la musique à
la vidéo en passant par l’installation, le paysage scène immersif
proposait l’explorationde la construction de la subjectivité à travers
les catégories du remix, des affects mineurs et sans peur de la pop
culture.
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